L’histoire de cette série de lettres a tout d’abord pris naissance à partir d’un dessin dans un cahier de notes pendant un cours de maîtrise : je ne peux m’empêcher de griffonner pendant les discussions en classe.
Les marges de mes cahiers débordent toujours d’idées. Lorsque j’esquisse des lettres dans mes pages, je commence la plupart du temps par le A. Principalement parce que c’est la première lettre de l’alphabet.
Avec ce A minuscule, j’ai géométrisé une forme à l’écran. Dans une tentative essai/erreur, j’ai rempli les angles de 90 degrés par des triangles pour que la forme soit plus fluide. J’ai ensuite rempli la contre-forme du A. Il y a souvent plusieurs étapes de test pour arriver à un résultat qui m’apparaît encore plus intéressant que le résultat lui-même.
Je me suis basée sur ce résultat pour expérimenter et réinventer les lettres. J’ai effectué un test de changement de graisse et j’ai pris la décision de travailler avec la forme la plus mince.
J’ai construit le reste du système alphabétique à partir de cette dernière en 2 versions différentes de bas de case.
Le résultat est rafraîchissant, mais plus ou moins constant. En éliminant quelques détails, j’ai emprunté les formes des caractères minuscules pour générer celles des majuscules.
J’en ai fait un caractère condensé et un étendu. Le condensé est la lettre compressée et l’étendu est la lettre élargie.
Par ce test, j’ai observé que la forme plus étroite était plus évidente à lire. Le caractère est fin et élégant.
Mon exploration m’a dirigée vers un dernier traitement de la lettre. Après avoir combiné la lettre étendue et la lettre condensée, j’ai rempli le vide créé par un plein noir.
Le système alphabétique présente un extrême contraste entre ses pleins et ses déliés. Son aspect général ressemble à une écriture à la plume.